Parenthèse



Paradoxes, extase, emphase
De sommeil paradoxal
L’équinoxe vient, la phase
De nos vies dans un bocal

Des voiles sur les voix cristallines
Les estampes délavées
Passé, l’encre de Chine
Délicieusement suranné

La mer avance et on dérive
Dans l’atmosphère bleutée
Un nouveau parfum de lessive
Ma rétine a photographié

A la fenêtre, un gramophone
Sous des lumières tamisées
Quand vient le soir, un type divague
S’étourdit sur un saxophone

Avant la nuit
La rumeur du folklore local
Dehors, on suit
L’écho du folklore ancestral

Et de l’hiver qui se termine
Et de l’ivresse qui nous anime
Suivons l’entrain

D’ombres légères à l’aquarelle
En instants de verre murano
Dans un objet ascensionnel
Formant notre vaisseau
De verre à la Jules Vernes
Suspension aérienne

L’image insolite
A la rubrique surface
A la page interdite
Nous devant la glace
Reflet psychédélique
Nos corps forment un triptyque

Quitter le sol
Tutoyer ses idoles
Tu préfères un joli mensonge
A ce glas dans tes songes

Dans ces ambiances aquatiques
Juste un rêve en sépia
Lueurs mystiques
Sous un hall d’opéra

Ton allumeur de réverbères
Dans son manteau d’apparat
T’allume des bougies parfumées
Et rejoint ses appartements

Tu vis en externat
Ici mais pas là

Le cuivre qui raisonne
Dehors, ce type est toujours là
Ses traits d’esprit trop vague
S’essoufflent dans un saxophone

La nuit quand tous les chats sont gris
Nos pensées en hibernation

A l’aube d’une nouvelle aire
Une triade en cortège
Brume, zéphyr et frimas
Dernier tour de manège
Écran de cinéma

Allure gracile de l’arbre nu
Qu’on admire, qu’on délaisse
Ton œil de synesthète
Affine ainsi l’esthète
Que tu refreine, hélas…

…Le jour se lève encore, sans toi
A la vitre des trains
Aux banquettes semblables
Aux différents arrêts
Au cours d’une période ferroviaire
Tu te souviens…

Entre les murs en pierres d’une salle de bains
Toi, tu priais dans l’eau
Et la lumière du soir
Sur tes cheveux tombait
D’un vitrail art nouveau

Toi, sa danseuse de cabaret
De tango, de flamenco
Dans la pénombre, il admirait
Ta beauté sombre au teint ambré

Depuis, ses propos mal heureux
Ton air hautain, sa peau marbrée
Si d’autres semblent s’y prendre mieux
Malheur à eux

Entre deux présidentielles
S’est assombrit ton ciel
Entre deux mandats
Repartir en campagne

Entre deux wagons, tu compares
A la ligne de ta guitare
Les formes d’une femme

Partons ensemble en flammes
Respirer l’odeur des guitares
Être en colère ne sert à rien
Chacun croit faire ce qui est bien

On vit nos vies par épisodes
Refusant de voir plus loin
Sans savoir où mènera l’éxode
Que nous réserve le prochain

Épisode, accorde-moi
Un ailleurs où pleurer nos joies
Épisode, fais de moi
Ce que je suis déjà là-bas

Sous les spots de lumière blafarde
Au petit jour, éteindre nos corps
Sous les lumières criardes
Un mauvais jour s’annonce encore
Pour ta guitare et toi

Mais sous les braises crépitent
Un espoir, des pépites

Vous êtes le rameau
L’espoir des naufragés
Vous les fleurs de sureau
Du printemps, les messagers

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