Tenue d’Adam

Ce texte combat l’idée reçue selon laquelle le désir féminin serait indépendant de la vue, et de l’apparence des hommes.
Il prône la liberté des femmes à célébrer la beauté de leur partenaire.
C’est un encouragement à admirer et conceptualiser les représentations masculines dans le monde de l’art.
Il inverse la notion de muse.
C’est également une ode à la virilité, souvent mal perçue de nos jours.
Il traite enfin de l’harmonie, de la complémentarité physique des couples, et de l’esthétisme de ces entités.

Tenue d’Adam

Des caractères botticelliens
Parmis les traits, les contours
D’un visage au nez aquilin
Soulignent un regard sans détours

Une arcade sourcilière
Prononce un charme brut
Mon âme de flibustière
Depuis la rade scrute
Le costume d’un corsaire

Elle tremble sous les graves sons
Tel un vampire, me vient l’envie
De la croquer de mille façons

Ton fruit défendu, ta pomme…
Je rêve d’un exil soudain et aveuglant
Le mâle défendu, la pomme…
Je rêve d’un Éden sublime et hors du temps
Où fixer à l’envie
Ta pomme d’Adam

Sa main trace l’ovale
D’un visage de madone
Il admire ce teint pâle
Et l’aura qu’il me donne

Un halo clair, dans les gris-bleus
Beauté lunaire émanant de nous deux

La candeur des beautés classiques
S’oppose à des cils charbonneux
Quelque chose d’une figure christique
Se dégage de son air tragique

Entre lui et les cieux
Maigre frontière

Vibrante sous les demi-tons
En Ève, me prendra l’envie
De la croquer de cent façons

Ton fruit défendu, ta pomme…
Je rêve d’un exil subtil et hors du temps
Le mâle défendu, la pomme…
On rêve d’un Éden sublime et aveuglant
Les soirs où l’on cède à ce fruit si tentant

Il a je ne sais quoi
D’une silhouette antique
Mon guerrier iroquois
Par son allure mystique

Décors sacrés

Décors sacrés

Lune se voile et se dévoile
Flotte à la vitre, fière, défile
Dans l’air du soir, ont mis les voiles
Deux amants dont tu tiens le fil

Feint-tu l’indifférence perfide
Arborant ta beauté diaphane
Éclairant l’été intrépide
A ceux dont la jeunesse fane

Refrain :
Elle nouait son t-shirt à la taille
Et marchait les pieds dans l’eau
Il la saisissait par la taille
Et soudain la jetait dans l’eau

Ce n’est pas l’absence qui déchire
Avec le temps, l’amour trépasse
C’est le soleil au nadir
Et la lune sur la terrasse

Au doux son d’un bâton de pluie
Éclats de vie, éclats de voix
Elle se souviendra de lui
Qui rêvera de sa peau de soie

Ce n’est pas un goût de défaite
C’est un chat qu’elle apprivoise
Un air de Souchon dans la tête
Et quelques ombres chinoises

Refrain.

Garçon d’avril

Garçon d’avril

Pour un mauvais poisson d’avril
Tu restes froid tel un béryl
Un taureau sur le sol aride

Le poison d’une passion torride
M’a creusé quelques rides
Pour t’oublier, garçon d’avril

En mai, ce qu’il me plaît
Etre légère et volubile
Et vivre sans délais
Pour chasser l’image immobile
Tu sais…

Et ce garçon d’avril
A découvert un fil
De ses passions timides
Cachées au bord d’un œil humide

Dans un frisson d’avril
Gardant son air placide
A découvert d’un fil
Mes secrets acides

En mai, comme il me plaît
D’estomper dans des bras virils
Le souvenir du garçon d’avril

Ne plus céder au charme facile
De ses grands yeux mobiles
A regrets…

Je devine son talent d’Achille
Il sera ma statue d’argile

Sécher au coin d’un œil humide
Mes derniers espoirs indociles
Espérer de meilleurs avril

Humble serment

Planter un arbre, un jour d’ennui
Écouter la pluie sous l’alcôve
Dans une cabane sur pilotis
Peindre des nuanciers de mauve

De trop longues nuit décorer
Brisant un silence fiévreux
D’ombres chinoises, et murmurer
En nombre des mots savoureux

Je n’ai rien d’autre à t’offrir
Pour enchanter nos lendemains
Toi qui me berces de ton rire
Et lis un futur dans mes mains 

Des rives de Brest

Une ville en sursis, bel alibis.
Ville endurcis, tu me leste.
Brest, en ta détresse
Je me trouve une amie.

Et dans ta faiblesse
Je me fais une adresse.
Brest, en bonne hôtesse
Déjà tu m’avais accueillis.

Refrain :

Dis-moi, si je reste
Ce qui m’attend ici ?
Un sous-marin qui veille
Sur des corps endormis ?

Je l’ai pas moi non plus, la vertu
Des femmes de marins perdus.

De l’enfant nu contre mon sein
À ta peau nue, à ton parfum
Reflet devint merveille
Corps de femme en éveil.

Mais Brest me tient en laisse
Et Dieu sait le temps que j’y reste.
Le vent d’avril ne souffle plus.
L’avenue blême jette un air entendu.

Joyeux refrains disparus…

Refrain.

Brest, ce que j’y laisse
En éxilée détenue
Coupable, tu me blesses !
Un amour manqué, un disparu.

Que n’ai-je, un manifeste
Pour ma cause perdue ?
Quand tu reprends mes tresses
Fière d’un silence revenu

Je te fuis, te délaisse.
L’automne est là, tu m’as vaincue.                                                                                   

Octobre 2022.

Soir de brume

Voici une chanson dont j’ai longtemps gardé à l’esprit

le refrain, avant de trouver la suite des paroles.

Merci à mon papy dont le jardin n’a jamais manqué

de m’inspirer.

Soir de brume

Une toile d’araignée sur mes persiennes

Toutes embuées, voile de fumée.

Mes yeux divaguent sur la terre de sienne

Des balconnières d’hortenses fanées.

En arrière-plan, des éoliennes

Bercent le cours de mes pensées

Qui s’échappent et qui reviennent.

J’écoute en soufflant sur mon thé

Un air de Bethov murmurer…

Refrain :

Une romance à la Jane Austen

Un château vide en plein hiver

Allô Tarzan, ici Jane

Plus je t’attends, moins je t’espère.

Ville en émoi dans l’atmosphère

Fébrile de la fin de journée

Oui, me jeter dans cet enfer

Pour mon ennui abandonner.

Des rêves à présent me défaire

Pour moins attendre et mieux donner.

Il n’est pas pour demain l’enfer

J’attends les courants déchaînés

Les pluies diluviennes en été…

Oublier les langueurs d’hier

Les fresques aux longs murs desséchés.

Refrain.

Printemps 2022.

Âme libre


La chaleur de mes bras
Le grave dans ma voix
Ma douceur et ma folie
Mes fringales, mes insomnies

Si tu me cherches là-bas
Sache que je n’y serais pas
Entre scandale et ennui
Je ne prendrais jamais le plis

Refrain :

Si tu me suit, hélas
Je cherche encore une place
Comme Hélène sans Ménélas
Fugue et destin s’entrelacent

Si tu savais la foi
Que j’avais autrefois
Et tout ce que j’ai perdu
Mes échecs attendus

Je suis telle que tu vois
Sans armes face à toi
A moitié cabossée
À prendre ou à laisser


Quelques douleurs endormies
Des pardons aux ennemis
Des combats sans relâche
Quand mes forces me lâchent

Même quand tout semble écrit
Pousser un dernier cri
Se rattraper à la corde
Il y a mieux, je te l’accorde

Mais quand la force s’accorde
Au rêve et à l’envie
Ce que je donne aujourd’hui

Refrain.

Mai-Juin 2022.

Vent Nouveau


Un rayon de soleil réchauffe
La peau de son dos trop blanche.
Sa chair de poule mouillée s’échauffe,
Tremblant sous une avalanche
De mots brûlants.

Jusqu’alors il trouvait refuge
Dans sa solitude, son bâton de berger.
Il use de tous les subterfuges
Mais en altitude il ne peut voyager

Qu’avec elle, depuis qu’elle…

Refrain :

Souffle ce vent nouveau
Sur ses dédales.
Souffle le froid, le chaud
Entre ses voiles.


D’où vient cette inconnue
Qu’il redessine ?
Ses airs faussement ingénus
De Mélusine
L’ensorcellent…

Pour elle il dévoile ses blessures
Sous son manteau de pluie.
La mémoire de sa peau dure
Les ciels d’orage en lui.

Elle tire le rideau sur ses secrets
L’étourdit de ses rires, dans ses danses
En chassant tous ses regrets
Il cède à la douce transe

Avec elle, depuis qu’elle…

Refrain.

Avril 2022.