Faisons la queue, tu fais le guet
Autour du passage secret
Caché au creux d’un buisson
Mes vêtements pris dans les épines
Me reviennent des mots et des sons
L’été approche, on rembobine
Tessons, cadavres et capsules
De bouteilles jonchaient le sol
Dans l’air feutré d’un vestibule
Des copies, des notes s’envolent
L’ancien lycée d’architecture
Devint lieu de villégiature
A de nombreux jeunes immatures
Un arbre trônait au milieu
D’un préau à ciel ouvert
Une présence telle, en ce lieu
Comme s’il avait fermé hier
Dans les gradins, l’on fit théâtre
En dégradant ce beau désastre
En mineur, j’avais soufflé
Mes dernières bougies l’an passé
D’un chariot qui s’embrase
Bientôt une peur émane
Juvéniles et désœuvrés
A tendances pyromanes
Tendres délits d’âge tendre
Funambule sur l’échelle bancale
Tu m’as invitée à descendre
Au sous-sol où tout bringuebale
J’hésite, voyant ta main se tendre
Allez, viens, je te protège !
Non, même pas avec toi…
Viens voir, en bas, y a un manège !
Non, je t’adore, mais j’irais pas.
Un lycée désaffecté
Devenant terrain d’aventure
Quelques plaies désinfectées
Un ou deux points de suture
Nul ne verrait disparaître
Ces quelques vestiges dérobés
L’occasion, la découverte
D’une passion pour les jeux de clés
Et de penchants cleptomanes
Mais l’on devait tout partager
Avec des inconnus croisés
Un photographe d’urbex
Des amoureux en lieu sûr
Chacun trouvait un prétexte
Pour une virée nocturne
Peur inavouée d’y retourner
Un groupe tenant conciliabule