Complainte d’une muse

Le temps paralyse lentement tes doigts
Sur ce clavier qui vibre encore sous leurs coups
Comme une feuille elle tremble, ta voix
Toi qui savais si bien te relever des coups

A présent l’imminence d’une nouvelle aventure
T’effraye, ami, tes yeux en sont ternis

Le piano, chaque soir, sublime tes murmures

Refrain :
Le dernier réquiem
Que tu composeras
Survivra, indemne
Si longtemps après toi

Au sortir d’une chapelle
Dans une semaine, un mois
Mieux qu’un adieu solennel
Je le jouerais pour toi

Mon ami, ne pleure pas, tu savais comme moi
Qu’à part l’âme d’un pianiste rien ne serait infini
Cette morne lassitude aura raison de toi
Plus vite que la mort, elle te consumera

Ta main courre sur les blanches pour rejoindre la mienne
Tu joues Fa dièse mineur, oubliant Mi bémol
Dans une telle fureur, tu dis que je suis tienne
Celle qui depuis trente ans te maintient sur le sol

Mais elles m’indiffèrent, ces paroles, Lucifer
Donnera à ton absence chaque jour un goût de fer

Refrain.

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