Lacrymal’léluia

Après l’averse, la place revivait d’une fraîcheur nouvelle.

Le grésillement du gramophone, allié au grain de voix d’un jazz man semblant expier les fautes et les peines d’une existence.

Elle, dos à la grande fenêtre, sous un trop haut plafond.
Ses lèvres pulpeuses mordillaient sensuellement le bord d’une tasse, qu’elle serrait entre ses paumes tel un écrin.
Sa voix suave raisonnait contre les parois.
Elle avait pour habitude de parler en soufflant sur son thé.

Lointaine, sous l’éclaircie, laissant une frêle épaule dépasser d’un large pull, elle prenait l’allure d’un portrait d’Edward Hopper.

Dans l’atmosphère électrique de fin de journée, cette chanson hypnotique noyait ses pensées.

Que faire, à présent ?
Prier, pleurer…attendre le solstice d’été.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *