Texte poétique dédié à ma grand-mère qui m’a pratiquement élevée, décédée peu après la naissance de mon fils.
Il traite plus largement de l’injonction au deuil.
J’irais dans ton jardin
Dis, tu me pardonnes ?
Je n’irais pas sur ta tombe
J’irais dans ton jardin
Sous la lumière où tu posais
Dans les iris, tu apparaît
Un drame à retardement
Je sais, je m’y attends
Si je n’ai pas dit aurevoir
Déni du paradis
Pas d’adieu, merci, pardon
Ni je t’en prie, reviens
Dans la voix, par tes dons
C’est toi que je deviens
Je vais donner la vie
Que tu perds, à ce qu’on dit
Et je retrouverais
Sur son visage ton nez busqué
Et c’est à toi que je voudrais
L’annoncer en premier
Je ne taris pas d’éloges
Mais ne pleurs que dans les loges
Pas d’adieu, merci, pardon
Ni je t’en prie, reviens
Dans la voix, par tes dons
C’est toi que je deviens
Je t’en veux, quelquefois
Tout s’envole et t’es pas là
Mais je t’entends me faire la leçon
Je téléphone et tu réponds
Dis, tu me pardonnes
De ne pas fleurir ta tombe ?
Les iris que t’aimais bien
Me sont plus douces à ton jardin
Pas d’adieu, merci, pardon
Ni je t’en prie, reviens
Dans ma voix, par des sons
Parfois tu me reviens